Mois : août 2022

  • Les vilaines – Camila Sosa Villada

    Dans le parc Sarmiento de Córdoba, quand le soleil se couche et la lune s’allume derrière les arbres, on entend des clic-clac, des rires, des sifflements, des gémissements et des coups, des cris, des pleurs. La nuit, le parc appartient aux prostituées trans de la ville. Parmi elles, Camila, qui a fui son village de province pour enfin naître à elle-même et vivre au milieu de sa nouvelle famille de trans, ses sœurs, toutes arrivées là avec leurs bagages, leur(s) histoire(s) et leurs bleus qu’elles cachent sous un maquillage éclatant. Elles vivent dans la grande maison rose de tante Encarna, la mère de toutes les trans du parc. Âgée de 178 ans, une poitrine gonflée à l’huile de moteur et le corps comme une carte routière de la violence argentine, la tante veille sur son troupeau et accueille les brebis égarées. Un soir, dans le parc, au milieu des arbres, des grottes, des seringues et des capotes, ce sont des cris différents qu’attrape l’oreille aiguisée de tante Encarna. Blotti dans les buissons, sous les ronces, c’est un bébé qui pleure.

    La nuit est profonde : il gèle dans le parc. De très vieux arbres qui viennent de perdre leurs feuilles semblent adresser au ciel une prière indéchiffrable, mais essentielle pour la végétation. Un groupe de trans fait sa maraude. Elles sont protégées par la futaie. Elles semblent faire partie d’un même corps, être les cellules d’un même animal. C’est comme ça qu’elles bougent, comme si elles formaient un troupeau. Les clients passent dans leurs voitures, ralentissent quand ils voient le groupe, et, parmi les trans, en choisissent une qu’ils appellent d’un geste. L’élue accourt. C’est comme ça que ça se passe, nuit après nuit.
    Le parc Sarmiento se trouve au cœur de la ville. C’est un vaste poumon vert, avec un zoo et un parc d’attraction. La nuit, les lieux deviennent sauvages. Les trans attendent sous les arbres ou devant les voitures, elles promènent leurs charmes dans la gueule du loup, devant la statue de Dante, la statue historique qui donne son nom à l’avenue. Chaque nuit, les trans surgissent du fond de cet enfer, mais personne n’écrit à ce sujet, elles jaillissent afin de faire renaître le printemps.

    La tante Encarna emportera ce petit enfant dans son sac à main. Il sera baptisé Éclat des Yeux. Les trans, elles, continuent leurs vies, avec ce petit être improbable en plus et une tante Encarna habitée par son nouveau rôle de mère.
    Camila va nous présenter toutes ces filles en talons, robes moulantes et armures de fer. Elle va aussi nous raconter son histoire. Touche par touche, elle nous révèle une photographie sur laquelle les passants bien-pensants les regardent les yeux en feu et la bave aux lèvres ; sur laquelle les clients ont la main à la braguette, le cœur brûlant et le pied leste ; sur laquelle la sororité n’est pas juste un concept, mais une question de vie et de mort, aussi. La jeune María, sourde-muette, Natalí la louve-garou, Laura la femme enceinte, la seule née femme du groupe. Il y a aussi les Hommes sans Tête, arrivés meurtris par la guerre d’un pays lointain et qui errent, inoffensifs et perdus. Et Camila, donc, qui a laissé derrière elle un père alcoolique et une mère écrasée par son absence de place. À Córdoba, elle va étudier, et faire le trottoir. Elle raconte sa part de coups, des coups de chance, des coups de foudre et des coups de couteau, la maison rose de tante Encarna, la magie de Machi Trans, prêtresse de toutes les trans. Elle nous parle d’amour, de haine, de douleur, de repossession, de (re)naissance et de vie.

    On se doute que dans ce roman, la part autobiographique est grande. La vie de Camila Sosa Villada aurait pu trouver une incarnation dans un personnage d’Almodóvar. Mais elle est née en Argentine, et son histoire se pare de réalisme magique, de poésie et de mystère. Sur la crête d’une vague incessante, on glisse d’un morceau de vie à l’autre, la légèreté de certains moments balayée brutalement par le goût du sang qui coule entre les dents. Il y a beaucoup d’amour et de lucidité dans le roman de Camila Sosa Villada, beaucoup de tristesse et malgré tout, toujours, une grande rage d’espérance.

    Sous le patronage de la Difunta Correa, les trans du parc Sarmiento de Córdoba, tante Encarna et Éclat des yeux savent que chaque jour de plus est un miracle qui peut s’évaporer dans un souffle dont on ignorait qu’il serait le dernier.

    Traduit de l’espagnol (Argentine) par Laura Alcoba
    204 pages
    Éditions Métailié

  • Les tambours du dieu noir – P.Djèlí Clark

    La Nouvelle-Orléans, 1880 (à peu près). Alors que la guerre de Sécession ne cesse pas vraiment, la Nouvelle-Orléans bénéficie d’un statut de territoire indépendant sur lequel l’esclavage n’a plus cours.
    La jeune LaVrille (Jacqueline, pour les taquins), orpheline de 13 ans, vit dans les rues de la ville en faisant délicatement les poches des passants. Un beau jour, elle surprend la conversation de soldats Confédérés et comprend que ceux-ci tentent de mettre la main sur une arme terrible : les tambours du dieu noir. C’est une course contre la montre qui va commencer pour LaVrille, Ann-Marie, la belle capitaine de dirigeable et sa troupe, pour arrêter les Confédérés avant qu’il ne soit trop tard.

    La Nouvelle-Orléans dort jamais, disait ma maman. Comme si la ville savait pas comment faire. Pour s’en mettre plein les mirettes, il suffit de prendre le funiculaire et de grimper au sommet d’un des grands murs, là où les dirigeables viennent s’amarrer toutes les heures. Ces immenses murailles de métal font le tour de la Big Miss. De là-haut, on voit la Nouvelle Alger sur la rive ouest, avec ses chantiers navals asphyxiés de fumées d’usine où les ouvriers grouillent comme des fourmis au milieu des squelettes de navires en construction. A l’opposé, y a les quartiers du centre-ville, piquetés de lampes à gaz qui scintillent comme des étoiles. On aperçoit le Mur est, près du lac Borgne, et celui au nord qui s’étire comme un croissant de lune autour du marais Pontchartrain – que la plupart des gens surnomment la Ville Morte.

    La Vrille est une jeune aventurière comme on les aime : vive, indépendante, connaissant les bas-fonds et les milieux interlopes de sa ville, et surtout la tête pleine de rêves. Frêle silhouette dansante dans les rues de Crescent City, elle ne craint rien que de devoir porter des jupes à froufrous, les soldats Confédérés, et les tempêtes noires. Car en plus des ouragans et autres cyclones, la Nouvelle-Orléans essuie une fois l’an des tempêtes terribles et quelque peu divines, écho incessant d’une arme utilisée par Haïti pour mettre en déroute les armées napoléoniennes vengeresses, les tambours de Shango, le dieu noir.
    Apprenant donc de manière fortuite les intentions des Confédérés, elle file mettre en branle son réseau et c’est accompagné d’Ann-Marie St Augustine, capitaine du dirigeable des Isles Libres Le détrousseur de Minuit, et son équipage, d’un réseau de nonnes surprenantes et d’Oya, la déesse des tempêtes arrivée d’Afrique avec ses ancêtres et qui lui tient compagnie, qu’elle tentera de sauver la Nouvelle-Orléans, et le monde !

    La Nouvelle-Orléans, de la magie, du steampunk, un bout de vaudou et des dirigeables, que demande le peuple ? Et bien pas grand-chose de plus, car cette novella va au bout des attentes qu’elle nous faisait ! Une histoire très bien menée, des personnages attachants et très bien posés en quelques lignes, un univers original et une écriture qui mêle créole caribéen et parler des rues néo-orléanaises. En une quatre-vingtaine de pages, P. Djèli Clark nous déroule son histoire avec vivacité, efficacité et sans fausse note. On se délecte de la traduction qui nous fait profiter de ce mélange des langues.

    Cette novella est suivie d’une autre, qui nous plonge dans une toute autre atmosphère, avec néanmoins quelques similitudes. L’étrange affaire du djinn du Caire nous emmène au début du XXème siècle dans une Égypte qui a vu revenir tout un tas d’êtres fantastiques parmi les humains. Agente du ministère de l’alchimie, des enchantements et des entités surnaturelles, Fatma el-Sha’arawi enquête sur la mort d’un djinn. Tout pousse à croire au suicide, mais divers éléments vont la pousser à chercher plus loin, et lever le voile sur une machination démoniaque.
    On retrouve ici, comme dans la précédente nouvelle, une bonne poignée de steampunk et de magie. L’arrivée de ces créatures puissantes a transformé le pays, lui donnant une nouvelle place dans le monde. La fusion des traditions locales, religieuses et folkloriques s’équilibrent parfaitement et notre protagoniste, Fatma el Sha’arawi, est posée en quelques lignes, forte, indépendante et moderne, une vision adulte, peut-être de ce que deviendra LaVrille ?

    Avec ces deux novellas, P. Djèlí Clark investit deux régions et cultures peu explorées et nous propose des histoires efficaces et prenantes peuplées de personnages attachants et d’idées magiques ! Une belle découverte qui en appelle d’autres ^^

    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Mathilde Montier
    L’Atalante
    137 pages

  • Nuit couleur larme / The black holes – Borja González

    Cristina, Gloria et Laura, trois copines d’une ville ennuyante, montent un groupe de punk. Bien dans l’esprit, aucune d’elles ne sait jouer d’un instrument. Passionnée par Stephen Hawking, Laura baptise le groupe Black Holes et en compose les paroles, obscures et impénétrables.
    Pendant ce temps (ou pas… ou si ?) au XIXè siècle, la jeune Teresa tente tant bien que mal de se dresser contre les conventions sociales et se passionne pour l’écriture de nouvelles et poèmes fantastiques et horrifiques.

    Teresa tient une librairie spécialisée dans l’occultisme et la magie dans une ville particulièrement insipide. Elle semble n’avoir qu’une cliente récurrente, la jeune Matilde, qui lui tape un peu sur les nerfs d’ailleurs. Un soir, elle s’enfonce dans les profondeurs de la forêt pour y invoquer un démon. C’est la démone Laura, qui s’incarne, quelque peu déçue de ne pas être au Japon, et lui propose de réaliser un de ses vœux. Mais Teresa ne sait pas vraiment ce qu’elle veut.

    J’aime beaucoup flâner à la bibliothèque pour les bandes dessinées. N’y connaissant pas grand-chose, j’y trouve toujours des œuvres intrigantes et que je n’aurais pas forcément tenté autrement (en bref : vive la bibliothèque !). C’est donc forte de cette promesse de mystère que j’ai emprunté d’abord Nuit couleur larme (franchement, un titre pareil, ça s’emprunte forcément), puis The black holes de Borja González, et que je t’en parle conjointement aujourd’hui.

    Je ne sais pas exactement quels sont les liens volontaires entre ces deux albums, je n’ai pas tant cherché parce que ça me plaisait de les tisser moi-même.

    Je peux déjà te parler, lectrice, lecteur, ma nuit, de ces très beaux dessins. Les deux albums ont comme particularité de ne pas nous proposer de visages pour les protagonistes. Aucune de nos héroïnes n’a de traits, nous les reconnaîtrons par leurs vêtements, leurs attitudes, leurs cheveux, leur caractère… Pour autant, si cela surprend au premier abord, très rapidement ces expressions, ces visages, nous les imaginons, les créons, ou nous en détachons. Les planches sont très simples, les décors ont un côté dépouillé qui vient renforcer l’impression d’étrangeté qui se dégage au fil des histoires, et l’auteur joue sur les couleurs pour nous emmener d’une ambiance à une autre, d’une temporalité à l’autre.

    La Teresa qui tente d’échapper à son destin pour écrire ses histoires fantastiques est-elle la même que celle qui tient une librairie occulte et écrit un fanzine d’horreur ? Laura la démone pourrait-elle être Laura la punk ? Et Cristina, la jeune femme dont on apprend la disparition au début de Nuit couleur larme, serait-elle l’amie de Gloria et Laura, la troisième des Black Holes ? Beaucoup de passerelles entre les temps, entre les cieux, entre les tomes se dessinent sur ces deux albums. Prise individuellement, chaque histoire porte son lot d’étrangeté et de poésie. Nuit couleur larme nous propose de rentrer doucement dans la vie de Teresa et cette tristesse agressive qu’elle ne parvient pas à éclairer. Est-elle à la recherche de sa place dans un monde qui n’est pas complètement le sien ? The black holes oscille entre la fougue d’un trio blasé et la peur d’une jeune femme étouffée, enfermée. Borja González raconte l’isolement, la solitude, l’incompréhension. Mais aussi l’art, les liens, la force des deux. Les racines s’emmêlent et se mêlent aux rues, pour mieux dissimuler les créatures, humaines ou autres, qui observent et dansent la valse qui se déroule dans ces bois.

    Si les histoires, quelque peu obscures, peuvent être perturbantes, je t’invite malgré tout à t’y laisser aller, te laisser porter. D’une part par les dessins et l’atmosphère envoûtante qui s’en dégagent, et d’autre part pour la poésie, le mystère, justement, ce sentiment d’incertitude, dont l’ombre nous montre en filigrane les points de convergence entre les vies, entre les temps, entre elles et nous.

    Traduit de l’espagnol par Christilla Vasserot
    Dargaud
    122 pages / 142 pages

  • Le nazi et le barbier – Edgar Hilsenrath

    Max Schulz a grandi à Wieshalle, près de l’angle des rues Schiller et Goethe. Fils bâtard d’un potentiel de 5 pères, élevé par un beau-père violeur d’enfants et médiocre coiffeur, il passe son enfance et son adolescence avec Itzig Finkelstein, le fils juif du coiffeur juif Chaïm Finkelstein et de sa femme Sarah Finkelstein. Puis arrive une bien étrange moustache, et Max Schulz se rue allègrement dans le fanatisme nazi : SA puis SS, génocidaire au camp de Laubwalde en Pologne. Après la guerre, de retour en Allemagne, il faut sauver sa peau. Un nazi, surtout génocidaire, est une denrée recherchée par les Américains comme les Soviétiques…

    Je me présente : Max Schulz, fils illégitime mais Aryen pure souche de Minna Schulz, au moment de ma naissance servante dans la maison du fourreur juif Abramowitz. Mes origines aryennes pure souche ne font aucun doute, car l’arbre généalogique de ma mère, ladite Minna Schulz, sans aller jusqu’à la bataille d’Arminius, remonte au moins jusqu’à Frédéric le Grand. Tout de même. Je ne peux pas dire avec certitude qui était mon père, mais une chose est sûre, c’était l’un des cinq suivants :
    HUBERT NAGLER, le boucher ;
    FRANZ HEINRICH WIELAND, le serrurier ;
    HANS HUBER, l’apprenti maçon;
    WILHELM HOPFENSTANGE, le cocher;
    Ou ADALBERT HENNEMANN, le majordome.
    J’ai fait examiner en détail les arbres généalogiques de chacun de mes cinq pères, et je peux vous assurer que l’origine aryenne de chacun des cinq a été établie de manière irréfutable.
    […]Itzig Finkelstein habitait la maison d’à côté. Il avait mon âge ou, pour être plus précis… permettez-moi de le dire comme ça : Itzig Finkelstein a vu le jour exactement deux minutes et vingt-deux secondes après que la sage-femme Marguerite Grosbide m’eut délivré d’un coup sec et vigoureux de l’obscur ventre de ma mère… si tant est qu’on puisse parler de ma vie comme d’une délivrance… car tout compte fait, mon parcours tendrait plutôt à prouver le contraire.

    Lectrice, lecteur, ma vie, je t’invite à te plonger dans l’esprit tortueux de Max Schulz, alias Itzig Finkelstein, génocidaire et barbier. Dans ce style cru, cynique et drôle qui le caractérise, Edgar Hilsenrath nous raconte le nazisme et la guerre du point de vue d’un SS, homme plutôt moyen dans tous les domaines (sauf l’art de la coiffure, peut-être). Max Schulz l’aryen ressemble aux caricatures des juifs, nez crochu, lèvres charnues, cheveux noirs, tandis qu’Itzig Finkelstein le juif illumine les rues de sa blondeur et vole au ciel le bleu de ses yeux. Enfants, souvent on les confond, prenant l’aryen pour le juif. Longtemps, Max n’en a cure. Et puis il voit le Messie lors de son Sermon sur la Montagne, qui prend l’apparence d’un discours du petit moustachu moisi bas du front à Wieshalle. Dès lors, et sans plus se poser de questions, il mettra sa petite pierre à l’édifice du nazisme, de la guerre et de l’extermination des Juifs d’Europe. Après maintes péripéties impliquant une crise cardiaque, une ogresse avide de dieux déchus et une veuve de guerre, il gagne Berlin où il met en place son plan de survie. Il deviendra son ami d’enfance Itzig, fils de Chaïm, juif et barbier. Il se gavera jusqu’à plus soif de l’histoire du peuple juif, de ses traditions, de ses ambitions, et c’est donc en toute logique qu’il quittera l’Allemagne pour participer à la création d’Israël. Bien qu’être humain moyen à tendance médiocre, Max Schluz, alias Itzig Finkelstein n’est pas pour autant un abruti. Il nous raconte dans les moindres détails la toile infinie de ses pensées et de ses identités qui finissent par se fondre, se repousser. S’il n’interroge pas directement son rôle dans la Shoah et sa part de responsabilité, il épouse la souffrance des Juifs avec tant de sincérité (la même qui l’a conduit à embrasser le nazisme et à mitrailler des Juifs devant des fosses communes à Laubwalde) que ses personnalités s’interrogent, s’exilent, se cherchent au fil de sa vie, de sa transmutation et de son voyage, des ruines de Berlin à la forêt des six millions.

    […] Et je peux voir le vent. Je peux le voir !
    Et il me semble que le vent vient de la forêt des six millions. Le vent ! Et le vent agrippe les rideaux blancs devant ma fenêtre. Et les secoue.
    Et peu à peu ils s’obscurcissent, les rideaux de la fenêtre. Deviennent de plus en plus sombres, se décrochent, deviennent des ailes, des ailes noires, commencent à battre, se laissent porter par le vent, le vent venu de la forêt des six millions. Et les ailes me saisissent, agrippent mes bras écartés. Et le vent me soulève, porte mes ailes, et me porte aussi. Quelque part. Là-bas !

    Comme dans Le retour au pays de Jossel Wassermann, c’est peut-être le vent qui aidera Max Schulz à se retrouver. Dans son souffle chaud, transportant avec lui la mémoire des morts et l’histoire de chacun, de Pohodna à Beth David, de Laubwalde à L’Exitus, à la recherche de l’esprit de Dieu, de l’esprit des gens et de la vérité, Max Schulz alias Itzig Finkelstein, génocidaire et pionner d’Israël trouvera peut-être une forme de libération, à défaut de l’entendement. Mais peut-être que, comme de Dieu, il n’existe pas de vérité entendable.
    Le vent continuera de souffler, apportant à nous les paroles inaudibles de chaque arbre de la forêt des six millions.

    Traduit de l’allemand par Jörg Stickan & Sacha Zilberfarb
    Le Tripode / Points
    490 pages