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  • Sous les citrouilles, des pages

    Je continue les notilles sur les lectures faites depuis le mois de janvier, au fil de leur retour en mémoire, et toutes par-faites pour ce début d’automne

    Le jour des corneilles, Jean-François Beauchemin (Libretto)

    Un jeune homme devant un juge se raconte. Accusé d’un crime semble-t-il atroce dont on ignore tout, il conte son enfance, orphelin de mère et sous le joug d’un père aussi fou que perdu et éloigné de toute vie humaine. Au fond d’une forêt, seuls quelques contacts épisodiques avec les habitants d’un village voisin les tiennent aux humains. Il raconte les petites chasses et cueillettes, le fantôme de sa mère morte en couches, les crises violentes du père et les rêves. Dans une langue absolument folle d’inventivité et de désuétude, poétique et brutale, Jean-François Beauchemin a livré un classique unique dans son genre et dans sa matérialité.

    Bain de boue, Ars O’ (Folio SF)

    Lana et Rigal vivent dans la bauge, avec tant d’autres. Sous la domination du Jardinier, ils font partie du groupe des Pelleteux, qui travaillent (dans) la boue. Avant il y avait un ailleurs, et la bauge est une punition, mais on ne sait trop pourquoi. Une chose est sûre, Lana et Rigal ne veulent pas moisir (littéralement) ici. Rejoints par le Puterel roux et la Môme, une gamine qui le suit comme son ombre, ils vont tenter de trouver la limite de la bauge et le début d’autre chose.
    On pense aux Saisons de Maurice Pons, entre autre, en lisant Bain de boue. On est surtout emporté et transporté jusqu’au bout, tant par l’histoire que par les personnages et la langue formidable de ce roman.

    Conque, Perrine Tripier (Gallimard)

    Martabée est mandatée par l’Empereur lui-même pour diriger les fouilles sur un site archéologique nouvellement sorti de terre. Il se dirait qu’on y aurait découvert des vestiges importants qui apporteraient une nouvelle lumière sur la civilisation disparue des Morgondes, illustres et mythologiques ancêtres guerriers, fondation du roman national. Mais sous la roche et la poussière, les secrets pourraient bien bouleverser la nation, et la déontologie de Martabée et de ses collègues.

    Trois ombres, Cyril Pedrosa (Delcourt)

    Joachim vit bien heureux avec ses parents, dans une petite maison jolie à l’orée des bois. Mais un beau jour, trois ombres de cavaliers apparaissent au loin et se rapprochent un peu plus. Au village, Melle Pique est formelle : ils viennent pour Joachim, il doit partir avec eux, c’est ainsi. Mais le père ne l’entend pas de cette oreille et, une nuit, son fils sous le bras, s’enfuit pour semer les trois ombres.
    Pedrosa est très très fort, et il le montre encore une fois. Une BD sublime, un grand voyage initiatique plein d’amour, de rebondissements, de magie et de mystère. Su-per-be, on vous dit.